Le professeur Jean Michel dit Eugène

 

Le professeur Jean Michel plus connu en son temps sous le prénom Eugène.

 

Les deux  grandes Ecoles chirurgicales

 

L’action chirurgicale fut, des deux côtés (on utilisait déjà cette expression pour désigner le pavillon Roger de Videlange (B) et le pavillon Collinet de la Salle (A), (du nom de deux bienfaiteurs  de Hôpital Saint-Charles) consacrée au développement de l’antisepsie puis l’asepsie en dehors des préoccupations propres aux différentes Ecoles.

            Du côté A, nous avons vu qu’Edmond Simonin (1812-1884), conserve sa chaire de clinique chirurgicale dite A jusqu’à sa retraite de la Faculté. Vu son ancienneté, il a implanté rapidement dès 1847 l’anesthésie générale à Nancy.

 

            Pour lui succéder en Chirurgie A, on tente la même greffe alsacienne qu’en

Chirurgie B. Il s’agit plutôt d’une greffe mixte puisque Eugène Michel est Franc-Comtois.

            Eugène Michel (1819-1883) (Fig. 8), Professeur de Médecine Opératoire à Strasbourg, puis titulaire de la même Chaire à Nancy, est transféré en Chirurgie A. Alsacien de formation et de promotion, il est cependant Comtois puisqu’il est né à Saulx en Haute-Saône. Son parcours est assez intéressant parce que typique de la chirurgie du XIXème siècle où la culture des praticiens était vaste, les fonctions occupées de ce fait diverses. C’est un témoin de son temps. Qu’on en juge .

 

Il passe un baccalauréat de Lettres à Besançon en 1836, de Sciences à Dijon en 1837, sa thèse à Paris en 1841, au terme d’études de médecine à Strasbourg, il s’installe en 1845 comme généraliste à Besançon. C’est l’époque de l’attribution des Chaires par concours. Il concourt donc pour la Chaire de Physiologie à Strasbourg en 1846 contre Küss qui est nommé : brillant, Michel est remarqué.

 

            Il deviendra donc à Strasbourg Chef des travaux anatomiques toujours par concours en 1847 , et Agrégé d’anatomie et physiologie à 1849 au terme d’épreuves et d’une thèse intitulée « De la contractilité et des organes contractiles » Il s’intéresse à l’anatomie pathologique toute sa vie. (De nombreux autres travaux voir détails à Saulx au Musée du Belvédère).

 

Il est choisi par le Professeur Coze, hygiéniste, pour rejoindre Gray 1854 afin d’enrayer la terrible épidémie de choléra qui fait environ 10 000 morts en Haute-Saône. Il reçoit en 1868 sous Napoléon III la médaille d’or des épidémies, Président de la Société de Médecine de Strasbourg en 1855 , membre de plusieurs ambulances civiles pendant la guerre de 1870, il part à Nancy en 1872 où il occupe la Chaire de Médecine Opératoire. Passé qui ne l’empêche pas en Haute-Saône en qualité de Maire et Conseiller Général de Saulx, d’appuyer la IIIème République naissante.

 

A Saulx, Le professeur Michel se rend régulièrement en chemin de fer depuis Nancy. Puis une voiture attelée l’amène de la gare de Creveney-Saulx vers un bâtiment XVIIIème siècle, qu’il appelle sa Clinique et qu’il lègue à la commune. Le vœu du professeur Michel a été respecté aujourd’hui, la maison de retraite Jean-Michel.

 

Extrait de « Naissance de l’Ecole chirurgicale Lorraine (1872-1919) » par le professeur Philippe Vichard Centre de traumatologie-orthopédie Hôpital Jean Minjoz Besançon

 

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